"Comme nous l'avons déjà dit, tout ce qui était fonctionnaires, gendarmerie, police, magistrature et services publics avait quitté la ville. En fait, tous les pouvoirs étaient dévolus à l'administration municipale. En temps normal Compiègne compte 27 conseillers municipaux, dont un maire et deux adjoints. Le maire, M. Fournier-Sarloveze, était sous les drapeaux; capitaine de territoriale au 5 dragons, il avait dû suivre son régiment: on sait d'ailleurs que, depuis, il a dignement rempli son devoir, car il a pu obtenir d'être affecté à un service d'état-major qui, ne quittant pour ainsi dire pas le front de bataille, se trouve ainsi exposé au feu ennemi d'une façon presque ininterrompue. D'autres conseillers, MM. Legrand, Lefèvre, Sonnier et Noir remplissaient aussi leur service militaire. Il restait, pour administrer la ville, les deux adjoints, M. le baron Henri de Seroux et M. H. Martin, puis, si nous ne faisons pas erreur, comme conseillers, MM. Poilane, Madeleine, Locaux, Ancel, Devaux, Surmay, Colin, Cailleux et Moreau : les autres étaient absents. L'un d'eux, le D Thery, parti par ordre de la Croix-Rouge pour accompagner un général blessé, ne put pas rentrer à temps pour prendre sa place parmi ses collègues ; les autres avaient sans doute des occupations urgentes et des devoirs impérieux qui les avaient appelés loin de leurs électeurs. Elle fut composée de MM. de Seroux et Martin, adjoints, de MM. Poilane, Lécaux, Madeleine, Surmay et Ancel, Conseillers municipaux. MM. Sacquin, Delaidde, Cru, Retou, membres de la Commission de ravitaillement, et de M. Le Barbier, chargé des réfugiés de Verdun. En ce qui concerne la Commission de ravitaillement, cette commission, nommée au moment de la mobilisation fut confirmée dans ses fonctions."
Extrait de "Les Allemands à Compiègne" de Louis Le Barbier - 1915