Voici encore un incident très banal, qui fut amplifié à plaisir par des gens qui voyaient partout des espions. Nous avons pu heureusement reconstituer la scène, avec les principaux témoins qui y assistèrent. Le récit de feu le commandant Ohrel, reproduit dans l'ouvrage de M. Caix de St-Aymour, « La marche sur Paris », laisse entendre que ce prétendu soldat français aurait, aussitôt après le passage à niveau de Venette, obliqué sur Margny, pour rentrer en plein dans les lignes allemandes.
Or, c'est notre collègue, M. Henry d'Aulnois qui accompagna cet homme sur la route de Clermont et qui ne tarda pas, à le perdre de vue, bien avant le passage à niveau en question, car le cycliste prenait beaucoup d'avance. Personne d'autre ne put savoir exactement quelle route il suivit. L'incident est bien mince en lui-même pour étayer un semblant de preuve d'espionnage.
Extrait de "Compiègne pendant la guerre" de J.R. Lefèvre